Joëlle Cornu, professeur honoraire d'Histoire, retracera la vie de « Sissi », une conférence très illustrée avec plus de 300 photos, titrée « Du conte de fées à la tragédie ».
L’historienne interviendra le dimanche 17 novembre 2024, à 14h30, salle Simone-Veil, place du Général-de-Gaulle. L'entrée sera gratuite et à l'entracte un goûter sera offert par la Ville.
Inscriptions : tél. 06 99 64 10 51 - email : joelle.cornu21000@gmail.com
1. Qu'est-ce qui vous a poussée à vous intéresser à la figure de Sissi et à en faire le sujet de cette conférence ?
Comme bon nombre de personnes, et pas seulement du sexe féminin, dans ma jeunesse, j'ai « dévoré » à plusieurs reprises la « triologie des Sissi » avec Romy Schneider. Ensuite, j'ai eu l'occasion de voyager plusieurs fois en Autriche (particulièrement à Vienne où je suis encore retournée en juillet/août 2023), en Bavière, en Suisse (Territet, Caux, Genève) et à Budapest (une seule fois pour cette ville). La découverte des paysages, des palais, des châteaux où elle a vécu m'a rapprochée d'elle et m'a aidée à mieux comprendre sa personnalité hors du commun, ses souffrances, ses déceptions, mais aussi ses excès. J'ai beaucoup lu sur elle, et me suis fait mon idée, en essayant de me mettre à sa place (ce n'est pas très modeste !) afin d'éviter des jugements hâtifs et péremptoires, mais aussi des indulgences coupables.
2. Votre conférence est intitulée « Du conte de fées à la tragédie ». Pourriez-vous nous en dire davantage sur les moments clés qui ont marqué ce basculement dans la vie de Sissi ?
Plusieurs moments clés ont jalonné son existence :
- son mariage avec François-Joseph, empereur d'Autriche; mariage auquel son éducation ne l'avait nullement préparée et qui l'a obligée à quitter sa Bavière natale et bien aimée et sa famille ;
- la perte de sa première fille, Sophie, à l'âge de 2 ans : elle s'est sentie responsable de sa mort ;
- l'impossibilité d'élever elle-même ses enfants, Gisèle et Rodolphe : en raison de son jeune âge, ils lui ont été quasiment retirés par sa belle-mère, l'Archiduchesse Sophie ;
- la disparition à 30 ans de son fils unique, Rodolphe, à Mayerling : suicide ? assassinat politique ? crime crapuleux ? ;
- la mort atroce de sa sœur cadette Sophie, brûlée vive dans l'incendie de Bazar de la Charité à Paris.
3. Quelles leçons ou réflexions espérez-vous que le public retiendra de la vie de l'impératrice Élisabeth, une femme souvent en quête de liberté ?
Que son existence a été très éloignée des clichés à l'eau de rose, même si elle a vécu dans le faste, le luxe et les dorures ; souvent le grand public ne voit que ce qui brille mais ne cherche pas à lire au fond des âmes.
Qu'elle fut incomprise par ses contemporains, particulièrement à Vienne (qu'elle fuyait souvent il faut le dire), alors que les Hongrois l'adoraient. Qu'elle « s'est trompée de siècle comme on se trompe de porte » : passion du sport (équitation, marche), souci de la diététique (mais sans doute poussé jusqu'à l'extrême), rejet de l'Etiquette et du Protocole.
Elisabeth était un électron libre, prisonnière de rien, ni d'une fonction, ni d'un état conjugal : summum de l'égoïsme ou goût indomptable et respectable pour la liberté ? La mort (à 61 ans) a mis fin aux tourments de son âme et de son corps, lui évitant la déchéance de la vieillesse et le délabrement de son exceptionnelle beauté. Luigi Lucheni a tué une personnalité, mais il a fait naître un mythe, une légende.
J'ai trois autres conférences qui complètent celle-ci :
« Les enfants de Sissi » - « Les frères et sœurs de Sissi » -
« Louis II de Bavière » (très proche de sa cousine Elisabeth).
L'amour de Sissi pour l'équitation |
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